mercredi 28 avril 2021

Bokeh (1)


Petite parenthèse technique : j'ai donc acheté récemment un 35 mm (éq. 50 mm en 24x36) f1,4 pour mon Fuji X-E2, dans le but de prendre des photos à très grande ouverture, donc de bien détacher le sujet principal sur le fond et de générer aussi un beau "bokeh" (flou d'arrière-plan).

Voici donc un exemple (une statue de saint à Anderlecht, prise hier). Grâce à l'utilisation de  l'obturateur électronique, la photo a pu être prise à pleine ouverture (1,4) avec une vitesse effarante : 1 / 18.000ème de seconde. Encore une innovation technique au service de la créativité.

11 commentaires:

  1. mais quel est l'intérêt de flouter les arbres? (demande celle qui n'y connaît rien et n'a qu'un petit appareil acheté à l'*ld* pour 49,90 € ;-))

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  2. Un intérêt esthétique, un choix ! Isoler le sujet principal, générer un beau flou d'arrière-plan. C'est vraiment une possibilité créative qui existe depuis le début de la photographie.

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  3. De beaux exemples ici : https://www.chassimages.com/forum/index.php/topic,318374.25.html

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  4. oui je vois ça prend tout son sens si on veut isoler une fleur de pommier/cerisier ou un insecte :-)

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  5. Ou une statue de saint (ou autre) par rapport au paysage en arrière-plan, que l'on veut laisser présent, mais pas trop.

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  6. J'ai débuté la photo avec le vieux Zenit 3M de mon père(la version soviétique de ce qui allait devenir le Zenit E). J'étais quand même fière parce que c'était un reflex (même si la mise au point était difficile avec un simple dépoli et qu'il n'y avait ni présélection du diaphragme ni retour du miroir). Les vitesses montaient jusqu'au 500 ème. Quant à l'objectif, je n'en avais qu'un : un Hélios f2, 58 mm. Malheureusement, il était moyen, plutôt mou. Du bokeh, du flou, il en faisait naturellement à toutes les ouvertures. Le Zenit, c'était comme la Lada, mais c'était quand même mieux que les appareils moyenne-basse gamme de l'époque.

    Je lis souvent des commentaires louangeurs sur ce matériel. A mon avis, il était bien comme toute la production soviétique de l'époque. Sur 10 boîtiers et objectifs, 8 étaient défectueux. Il fallait donc avoir la chance de tomber sur les bons.

    Les Zenit étaient donc bien loin des appareils japonais. Néanmoins, comme ils étaient très rudimentaires, ils m'ont appris les bases de la technique photographique.

    Aujourd'hui, les appareils sont incroyablement plus sophistiqués mais je me demande souvent si on a besoin de tout ça. Surtout, avec les menus délirants qui sont incorporés on perd la maîtrise son appareil. En fait, on n'a vraiment besoin que de 3 boutons (vitesse, diaphragme et sensibilité) et d'un système mise au point convenable (même l'autofocus, je peux très bien m'en passer).

    Veuillez excuser ce long développement un peu hors sujet mais j'aime bien les appareils photos.

    Carmilla

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  7. Eh bien moi, je suis content que mon Fuji X-E2 ait un obturateur électronique, pas tant pour obtenir des vitesses effarantes, mais parce que ces vitesses très élevées permettent d'utiliser des objectifs lumineux à pleine ouverture, même en plein soleil, ce qui ouvre de belles perspectives créatives. Quand on voit la photo plus haut, avec cette statue magnifiquement détachée du fond, on dirait que c'est du moyen-format.

    Sinon, c'est vrai, il y a maintenant trop d'options dans les appareils photo, et des modes d'emploi très épais.

    Je comprends très bien que vous aimiez les appareils photo, moi aussi !
    J'ai vraiment commencé la photo "sérieuse" vers 18 ans, avec un Rolleiflex SL 35, un reflex tout manuel (mesure de la lumière à ouverture réelle : il fallait pousser sur un bouton pour que le diaphragme se ferme à l'ouverture présélectionnée et que la cellule se mette en action, ce qui obscurcissait la visée, mais donnait une idée de la profondeur de champ). Un Rolleiflex SL 35 avec trois objectifs (35 mm f2,8, 50 mm f1,8 et 135 mm f4). Comme mon père et un ami de mon père, fort intéressés par la photo, j'ai fait immédiatement des diapositives (Kodachrome).

    J'ai très vite compris la triade vitesse-ouverture-sensibilité, même si la sensibilité, en argentique, consiste à choisir un film d'une sensibilité donnée sans pouvoir changer en route, évidemment... Très vite aussi, j'ai vu le parti qu'on pouvait tirer de la gestion de la profondeur de champ.

    Puis j'ai eu des Olympus OM-2, légers, compacts et performants, avec le mode priorité ouverture, et des objectifs 21 mm, 28 mm, 50 mm, 135 mm, 200 mm, 35-105 mm, achetés, revendus, remplacés.

    Puis un Minolta Dynax 600 Si (mon premier reflex AF), avec un 24-85, un 75-300, un 135, un 50... pas tous en même temps. Puis en parallèle un Minolta Dynax 7 (AF plus rapide, beau viseur très lumineux).

    Enfin, en parallèle avec les reflex 24x36 AF, j'ai utilisé, pendant environ 15 ans, un Mamiya 6, un télémétrique moyen-format, avec trois objectifs (50, 75 et 150, équivalent, en 24x36, à 28, 41, 82 mm). Là, en noir et blanc, avec quinze ans de pratique du tirage (dans des académies, = cours du soir en Belgique).

    Et puis le numérique, d'abord un compact, le Fuji X10, que j'ai toujours, puis un hybride APSC, le Fuji X-E2, avec deux zooms (18-55 et 50-230) et tout récemment un 35 1,4 (éq. 50 mm).

    Voilà, j'imagine que cette petite fresque pourrait vous avoir intéressée, vous qui aimez les appareils photo. Parfois, j'allais dans des foires photo, ne fût-ce que pour pouvoir prendre en main des dizaines d"appareils différents, les manipuler, regarder dans le viseur, agir sur les commandes.

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  8. Oui, je comprends bien l'intérêt de l'obturateur électronique mais je n'en ai pas.

    Vous avez eu de très beaux appareils; vous êtes un amateur plus qu'éclairé; en témoignent, notamment, le Rolleiflex et le Mamiya.

    La liste de mes matériels est beaucoup plus courte : un Nikon F 90 en argentique, puis presque tous les Sigma DP et maintenant un Nikon 610. J'utilise principalement deux zooms : un nikkor f2,8 80-200 mm et un f4 24-105 mm (ART Sigma). Ça a malheureusement deux gros défauts : c'est très lourd (de 2 à 3 kilos) et très peu discret. La photo de rue, c'est plutôt délicat.

    Sinon, je connais d'autres curiosités soviétiques : le Zorki 4, le Kiev 4, le Kiev 88 et l'Horizon 202. Il est encore facile de les trouver et acheter en Russie et en Ukraine. Le Zorki 4 est une copie de Leica et on le vend d'ailleurs, le plus souvent, comme un vrai Leica ancien. La dernière fois que j'étais à Lviv, j'ai ainsi été pourchassée par un escroc qui proposait un soit-disant Leica estampillé "Jeux Olympiques de 1936". Son appareil était très bien présenté. Le Kiev 88, c'est une copie d'Hasselblad, un moyen-format donc mais à petit prix. Quant à l'Horizon 202, c'est un curieux appareil panoramique.

    Bien à vous,

    Carmilla

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  9. Le Rolleiflex SL35 que j'ai eu était un simple reflex amateur éclairé des années 70. Il était d'ailleurs fabriqué à Singapour. Les objectifs étaient très bons.

    J'ai déjà vu le Kiev 88, qui, paraît-il, est plutôt bon, avec son look à la Hasselblad.
    J'ai eu un Horizon, pas le 202, mais un prédécesseur tout métal. Plutôt bon, mais il y avait une fuite de lumière, ce qui m'obligeait à faire les photos en double, la première étant un peu voilée. J'ai même eu plus tard un Noblex, un autre panoramique "tournant", fabriqué à Dresde (mais après la chute du Mur), très bon, mais finalement trop spécifique, je l'ai revendu. Aujourd'hui, je peux facilement faire des "panoramiques tournants" avec le Fuji X-E2, en balayant la scène en tenant le boîtier verticalement (donc plus de pixels de large pour l'image), ça donne très bien, j'ai parfois montré de telles images sur ce blog.

    J'ai été très tenté par les Sigma DP Merrill, en voyant leurs images incroyablement détaillées, mais j'ai laissé passer l'occasion (ils ne sont plus en vente) du fait de leurs limites : pas d'utilisation en haute sensibilité, nécessité de travailler en Raw. Et puis, si on n'est pas obsédé par les images super-nettes vues à 100 % sur l'écran, à quoi bon ?
    Ce sont en tout cas de beaux outils.

    Quant à Zenit, curiosité, il a fait une sorte de copie (mais légale) du Leica M numérique, le Zenit M :
    https://www.lense.fr/news/zenit-m-commercialisation-effective-limitee-a-500-exemplaires/

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  10. Avoir un Horizon, ce n'était pas banal. Mais c'était comme toute la production soviétique: des surprises dans les deux sens, un cul de bouteille ou quelque chose de bon. Il y a par exemple eu le Lubitel qui s'est bien vendu autrefois. C'était généralement très médiocre mais il y avait aussi d'heureuses exceptions. Pour le Kiev 88, c'est encore plus flagrant mais c'est quand même assez loin d'Hasselblad.

    Personnellement, j'ai autrefois rêvé de beaux appareils argentiques reflex : Leica SL et Contax (Aria) notamment. J'ai pu tester et j'aimais leur simplicité et leur fiabilité. Mais ça dépassait quand même mon budget (même si ça fonctionnait toujours au bout de 20 ans et subissait peu de décote). Aujourd'hui, je n'ai plus du tout envie d'un Leica qui se démode et s'abîme très vite comme tous les autres appareils. J'ai entendu parler de ce partenariat Zenit-Leica mais je crois que le prix de vente est stratosphérique, ce n'est plus la philosophie Zenit.

    Quant aux Sigma, leur capteur est effectivement excellent (du moins le Fovéon). Les Quattro ne sont pas moins bons et plus faciles d'utilisation que les Merrill mais ils sont aujourd'hui chers à l'achat en neuf. On trouve aussi sur le marché de l'occasion, pour presque rien, les premiers DP (1 et 2). Ils valent le coup (surtout le 2), ils ont une touche personnelle, et vous ne risquez rien financièrement. En plus, les fichiers ne sont pas trop lourds.

    Le Merrill est en effet trop difficile à utiliser. Surtout, il faut un ordinateur à la hauteur. On ne le dit pas assez mais plus on augmente la définition des capteurs, plus on a besoin d'ordinateurs puissants pour traiter les fichiers. Sinon, c'est la crise de nerfs assurée.

    Et d'ailleurs, comme vous le dites bien, a-t-on besoin aujourd'hui de définition de 60 Mo quand on se contente de diffuser des images compressées sur Internet ? La seule utilité, ce sont finalement les recadrages.

    Bien à vous,
    Carmilla

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  11. Je n'imprime pas mes photos (je n'ai plus envie d'accumuler des tirages que, par ailleurs, je ne regarde plus). Mais j'aime regarder mes images sur l'écran de l'ordinateur, en diaporama, notamment sur les écrans d'amis qui ont de grands écrans (là aussi, je n'ai pas envie de m'encombrer d'un grand écran). Quand je regarde mes séries d'images en diaporama sur mon ordinateur portable (posé sur mes genoux), bien installé sur mon canapé et dans la pénombre, c'est vraiment très beau et ça me satisfait pleinement. Et si je regarde les images en pleine définition, j'aime de temps à autre zoomer sur une photo et en contempler les détails.

    Je vais continuer à éviter d'accumuler trop d'appareils dans mon sac. Le numérique est bien pour ça : le même appareil permet de faire de la couleur, du n&b, des photos carrées ou rectangulaires, des panoramiques, et même quelques petites vidéos. Et mon boîtier, le zoom 18-55 et le 35 f1,4, ça ne fait qu'un kilo en tout.

    Il y a vingt ans environ, quand je me baladais avec le Mamiya 6 et deux ou trois objectifs, mon reflex Minolta Dynax 7 (excellent), un ou deux zooms, un compact et même, parfois, le panoramique Noblex, ça faisait lourd, encombrant, et dissuasif. Ça m'arrivait de prendre plus ou moins la même photo en 6x6 n&b, en diapo couleur, en diapo n&b (le beau film Agfa Scala). Un peu chronophage et embarrassant.

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