Les Français leur ont trouvé un nom : les rassuristes. Lisez, les experts qui minimisaient la deuxième vague. Il ne s'agit aucunement d'une spécificité belge, on en trouve aux quatre coins de la planète. Chez nous, côté flamand, c'est le professeur en économie de la santé Lieven Annemans qui a enfilé ce costume. Et côté francophone, c'est Jean-Luc Gala, qui se présente comme infectiologue et chef de clinique à Saint-Luc. En retraçant la chronologie du mois de septembre, on retrouve le professeur Gala dans de (très) nombreuses sorties médiatiques, avec un discours décapant. Qui n'a sans doute pas aidé à mesurer la gravité de la vague qui tissait sa toile.
Il se lâche d’abord dans “La Dernière Heure”, le 15 septembre. “On a des cas positifs, mais pas de malades. Regardez les hospitalisations et les soins intensifs. La situation est parfaitement sous contrôle”. Ce jour-là, il y avait pourtant 315 lits occupés à l’hôpital, un chiffre en hausse de 21 % sur une semaine. Le nombre d’admissions venait également de doubler en 12 jours. Et il doublera à nouveau sur les dix jours suivants. Les marqueurs de la progression exponentielle étaient déjà présents...
Cinq jours plus tard, Jean-Luc Gala récidive sur RTL, où il a 20 minutes d’antenne. Quand Pascal Vrebos lui demande si la Belgique traverse un rebond, une vaguelette ou une deuxième vague, il répond : “Rien de tout cela. Nous avons des cas sporadiques comme dans toute maladie infectieuse, mais ce n’est absolument pas la courbe exponentielle”. Si les cas augmentent, c’est simplement parce que les tests augmentent, dixit Jean-Luc Gala.
Ce qui est parfaitement faux. Ce jour-là, le nombre de tests réalisés augmente de 17 %, alors que les contaminations flambent, elles, de 64 %. Là aussi, tous les signes d’une croissance exponentielle sont là. Pour relativiser encore et toujours la situation, le professeur Gala ajoutera même que “le ratio de tests positifs reste globalement de 3 à 4 % depuis des semaines”. Ce qui était là encore inexact.
Le taux de positivité des tests n’a fait que grimper entre le 1er et le 20 septembre, pour passer de 2,4 à 4,1 %. Pour finir par frôler les 30 % fin octobre.
Résultat, les cliniques Saint-Luc ont fini par “se distancier sans équivoque des interventions contre-productives du Pr. Jean-Luc Gala dont les propos sont contraires aux valeurs et au positionnement scientifique de l’institution”.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire