En dehors des grands partis, il y a aussi, évidemment, une flopée de listes plus ou moins marginales, qui n'ont à peu près aucune chance d'avoir de sièges, des complotistes, des ultra-unitaristes belgicains, des fédéralistes européens (Volt), des émules de Lutte ouvrière (trotskistes français), des anticapitalistes, et même, comme ici, une liste spécifiquement pro-palestinienne, Viva Palestina, qui fera peut-être un score honorable dans les quartiers immigrés marocains de Bruxelles.
Autant la guerre de Gaza, avec les bombardements israéliens, certes disproportionnés et horriblement meurtriers, suscite des mobilisations, des manifestations et même des occupations de bâtiments universitaires par des militants pro-palestiniens, autant les horreurs perpétrées par Poutine en Ukraine ne provoquent, en Belgique et en France, guère de réactions. Deux poids deux mesures pour la gauche radicale, altermondialiste, woke et anti-impérialiste.
C'est, en effet, une grande interrogation. Pourquoi la cause ukrainienne ne suscite-t-elle qu'une sympathie limitée, voire très limitée, notamment chez les jeunes ? J'ai cessé de consulter les commentaires sur les réseaux sociaux tellement c'est consternant.
RépondreSupprimerEt pourquoi, à l'inverse, la cause palestinienne rencontre une adhésion presque inconditionnelle ? Peut-être que l'Occident ne s'aime pas lui-même, ne croit plus en ses valeurs fondatrices ?
Carmilla
Une large partie de la jeunesse, plus ou moins "altermondialiste", "décoloniale", etc., soutient en bloc les peuples ou les communautés qu'elle perçoit comme victime de l'Occident. Autrefois, il y avait les mobilisations contre la guerre du Vietnam, l'intervention américaine en Irak, aujourd'hui les bombardements israéliens, effectivement démesurés et disproportionnés, affreusement meurtriers.
RépondreSupprimerPour cette jeunesse-là, si les victimes sont des Européens, c'est moins grave ; si en plus, l'agresseur est un régime anti-américain, anti-occidental, soutenu par une partie des opinions africaines, par exemple, ça devient difficile de le condamner.
Et puis Zelensky et le gouvernement ukrainien sont soutenus, choyés, encouragés par les dirigeants occidentaux, par l'OTAN, par l'UE, par les Etats-Unis, par Boris Johnson, par Emmanuel Macron ; comment soutenir une Ukraine soutenue par les élites occidentales alors que cette jeunesse de gauche radicalisée se dresse précisément contre ces élites ?
Je crois que vous avez largement raison. Mais le paradoxe, c'est que l'Ukraine subit justement une véritable guerre "coloniale" de la part de la Russie.
RépondreSupprimerCarmilla
Oui, mais comme la Russie est un régime anti-occidental, anti-américain, anti-européen, elle est en quelque sorte excusée. Et puis, la nation victime est une nation européenne, et donc elle ne pourrait prétendre au statut de victime. Et bien entendu, pour ces gens-là, la Russie n'a fait que se défendre face à l'expansionnisme de l'Otan.
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