Pour nous Québécois, ce genre d'arbres pas très gros, c'est de la branche, de la broussaille, qui plus est, toutes enchevêtrées, un vrai coin à fardoche, franchir un tel fouillis à pied c'est du sport! Par contre c'est toujours plein de surprises. Vous risquez de rencontrer des oiseaux rares et discrets, des petits animaux qu'on ne voit jamais à découvert.
Nous avons encore besoin de ses espaces sauvages, surtout ceux qui n’ont jamais été aménagés.
Par une journée d’automne, j’étais en train de bûcher et par distraction, j’avais égaré ma hache, ce qui est embarrassant pour un bûcheron. Je venais d’ébrancher un gros sapin à la scie mécanique lorsque je me suis rendu compte que ma hache avait disparue. Je me suis mis à la chercher au travers des branches sur le sol. Soudain, j’ai levé un paquet de branches et retrouver ma hache. En me penchant pour ramasser mon outil, je me suis retrouvé en face d’un petit oiseau très discret, le troglodyte des forets. Je n’en n’avais jamais vu dans la nature, seulement dans mes guides. C’est un petit oiseau brun, avec une jolie queue relevé à 90 degrés par rapport au corps. De couleur brune, il se camoufle parfaitement avec le sol, surtout en automne après la chute des feuilles. Il était là sous les branches que je venais de couper, près de ma hache. J’ai eu tout le loisir de l’admirer. Il n’avait par l’air très farouche. Je suis retourné à mon travail, parce que le temps pressait, la nuit approchait et la luminosité diminuait. Avant de quitter le forêt, une fois ma charge complétée, je suis retourné à l’endroit où j’avais découvert par hasard cet oiseau. Le troglodyte avait disparu. C’était un coin de fardoches avec une belle surprise.
Habituellement, l’humain a tendance à éviter ces endroits difficiles d’accès parce que ce n’est pas très agréable de se déplacer au travers de cette broussaille, mais souvent c’est là que se cache de belles surprises.
Un autre endroit qui est très intéressant, se sont les boisés d’aulnes. Je reconnais que ce n’est pas le meilleur endroit pour la marche, il faut se frayer en chemin entre les branches, mais il n’est pas rare de se retrouver devant une perdrix ou un lièvre; qui plus est, souvent se sont des endroits où l’on peut trouver des talles d’ail des bois. L’aulne est l’un des meilleurs fixateurs d’azote sur terre ce qui rend la végétation luxuriante. Il faut y circuler lentement tout en essayant de faire le moins de bruit possible à cause des branches qui vous barre le chemin. L’important, c’est de s’arrêter souvent et de regarder partout autour de soi. Ce n’est pas l’endroit pour les gens pressés. Entrer dans ce genre de boisés, c’est pénétrer dans le temps cosmique, le temps hors du temps qui perd son nom, qu’on ne mesure plus. Ici, tu n’as plus besoin de montre, juste de faire un pas après l’autre et surveiller la prochaine branche qui pourrait te gifler. Alors, tu sais que tu es au cœur de la fardoche, au cœur de toi-même.
Merci Richard pour ces beaux récits forestiers. J'avoue que j'ai du mal à marcher dans les broussailles et les taillis, en devant regarder constamment où je mets les pieds, ces précautions nécessaires me semblent tellement absorbantes que je ne jouis plus du paysage. Je préfère un sentier dégagé, où je peux marcher d'un bon pas, sans faire attention à chaque mètre pour ne pas trébucher...
Bonjour Nuages
RépondreSupprimerVoici un magnifique exemple de fardoche.
Richard St-Laurent
Donc, avec des arbustes d'espèces et de tailles différentes ?
RépondreSupprimerBonjour Nuages.
RépondreSupprimerPour nous Québécois, ce genre d'arbres pas très gros, c'est de la branche, de la broussaille, qui plus est, toutes enchevêtrées, un vrai coin à fardoche, franchir un tel fouillis à pied c'est du sport! Par contre c'est toujours plein de surprises. Vous risquez de rencontrer des oiseaux rares et discrets, des petits animaux qu'on ne voit jamais à découvert.
Bonne fin de journée Nuages
Richard St-Laurent
Oui, c'est inextricable si on veut traverser ça à pied (et gare aux chutes).
RépondreSupprimerCe petit parc Walckiers est en effet devenu une belle réserve de biodiversité animale.
Nous avons encore besoin de ses espaces sauvages, surtout ceux qui n’ont jamais été aménagés.
RépondreSupprimerPar une journée d’automne, j’étais en train de bûcher et par distraction, j’avais égaré ma hache, ce qui est embarrassant pour un bûcheron. Je venais d’ébrancher un gros sapin à la scie mécanique lorsque je me suis rendu compte que ma hache avait disparue. Je me suis mis à la chercher au travers des branches sur le sol. Soudain, j’ai levé un paquet de branches et retrouver ma hache. En me penchant pour ramasser mon outil, je me suis retrouvé en face d’un petit oiseau très discret, le troglodyte des forets. Je n’en n’avais jamais vu dans la nature, seulement dans mes guides. C’est un petit oiseau brun, avec une jolie queue relevé à 90 degrés par rapport au corps. De couleur brune, il se camoufle parfaitement avec le sol, surtout en automne après la chute des feuilles. Il était là sous les branches que je venais de couper, près de ma hache. J’ai eu tout le loisir de l’admirer. Il n’avait par l’air très farouche. Je suis retourné à mon travail, parce que le temps pressait, la nuit approchait et la luminosité diminuait. Avant de quitter le forêt, une fois ma charge complétée, je suis retourné à l’endroit où j’avais découvert par hasard cet oiseau. Le troglodyte avait disparu. C’était un coin de fardoches avec une belle surprise.
Habituellement, l’humain a tendance à éviter ces endroits difficiles d’accès parce que ce n’est pas très agréable de se déplacer au travers de cette broussaille, mais souvent c’est là que se cache de belles surprises.
Un autre endroit qui est très intéressant, se sont les boisés d’aulnes. Je reconnais que ce n’est pas le meilleur endroit pour la marche, il faut se frayer en chemin entre les branches, mais il n’est pas rare de se retrouver devant une perdrix ou un lièvre; qui plus est, souvent se sont des endroits où l’on peut trouver des talles d’ail des bois. L’aulne est l’un des meilleurs fixateurs d’azote sur terre ce qui rend la végétation luxuriante. Il faut y circuler lentement tout en essayant de faire le moins de bruit possible à cause des branches qui vous barre le chemin. L’important, c’est de s’arrêter souvent et de regarder partout autour de soi. Ce n’est pas l’endroit pour les gens pressés. Entrer dans ce genre de boisés, c’est pénétrer dans le temps cosmique, le temps hors du temps qui perd son nom, qu’on ne mesure plus. Ici, tu n’as plus besoin de montre, juste de faire un pas après l’autre et surveiller la prochaine branche qui pourrait te gifler. Alors, tu sais que tu es au cœur de la fardoche, au cœur de toi-même.
Bonne nuit Nuages
Richard St-Laurent
Merci Richard pour ces beaux récits forestiers. J'avoue que j'ai du mal à marcher dans les broussailles et les taillis, en devant regarder constamment où je mets les pieds, ces précautions nécessaires me semblent tellement absorbantes que je ne jouis plus du paysage. Je préfère un sentier dégagé, où je peux marcher d'un bon pas, sans faire attention à chaque mètre pour ne pas trébucher...
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