lundi 29 mai 2023

Turquie


De temps à autre, je publie ici des cartes électorales que je réalise, c'est un des sujets qui me passionnent. Je les envoie à un Russe tout autant passionné que moi, qui vit près de Seattle, et est par ailleurs très hostile à Poutine. C'est le site Electoral Geography, d'Alex Kireev.

Aujourd'hui, une carte du second tour de l'élection présidentielle turque, où Erdogan a malheureusement été réélu pour un troisième mandat, ce qui ne sera pas une bonne chose pour la démocratie et l'état de droit. Il fait à nouveau le plein en Anatolie, dans les petites villes et les campagnes traditionalistes, alors que son concurrent, Kemal Kiliçdaroglu, l'emporte dans la Turquie "moderne" de la côte égéenne, de la côte méditerranéenne, dans la Turquie d'Europe et d'autre part, dans le Sud-Est kurde, hostile à Erdogan qui a tant maltraité le peuple kurde.

3 commentaires:

  1. Il semble que les électeurs d'Erdogan sont surtout sensibles à son discours concernant la grandeur et la puissance de la Turquie. C'est, un peu comme en Russie, le fantasme de l'Empire. Tant pis si on est pauvres, l'essentiel, c'est qu'on fasse peur et qu'on soit respecté.

    On a peut-être du souci à se faire. Il ne faut pas oublier que, depuis 30ans, la Turquie a noué de fortes relations avec les pays de langues turques: l'Azerbaïdjan, le Turkménistan, l'Ouzbekistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan. Je ne parle même pas de Chypre et de l'Albanie. On peut penser que ces pays vont bientôt faire bloc.

    Et si les Turcs, les Russes et les Chinois décident de faire front commun contre l'Occident détesté......

    Carmilla

    RépondreSupprimer
  2. Tout cela est assurément vrai, mais je voulais montrer, avec cette carte, à quel point la Turquie est un pays divisé. Avec près de 48 %, les forces d'opposition sont quand même puissantes et dessinent la carte d'une autre Turquie, plus européenne, tandis que les Kurdes (environ 20 % de la population) ne se reconnaissent évidemment pas dans la vision géopolitique d'Erdogan.

    RépondreSupprimer
  3. En effet ! Et votre carte est, à cet égard, très intéressante.

    La Turquie est sans doute très divisée avec deux camps fortement opposés. L'un prônant le rapprochement avec l'Europe; l'autre très nationaliste.

    J'ai senti ça l'an dernier à l'occasion de vacances à Istanbul. J'y ai rencontré des jeunes qui m'ont déclaré qu'Istanbul, c'était bien mieux que Paris. Il me semble que de tels propos étaient inconcevables, il y a seulement 10 ans.

    On peut aussi s'interroger sur les Turcs qui travaillent à l'étranger et qui auraient massivement voté Erdogan.

    Mais les jeux sont faits maintenant, on est repartis pour un tour. Il va falloir compter avec les prétentions de la Turquie à redevenir une grande puissance.

    Mais je dis peut-être des bêtises, je ne suis pas une spécialiste.

    Carmilla

    RépondreSupprimer