samedi 30 mai 2020

Bruxelles (dé)confiné (9)


De beaux principes sanitaires, mais qui ne sont déjà plus tellement respectés, à l'heure qu'il est. Mais pouvait-on encore vivre longtemps comme ça, loin les uns des autres, sans se toucher, sans s'asseoir ensemble ?

Bruxelles (dé)confiné (8)


Consignes de sécurité dans une bibliothèque communale.

Bruxelles (dé)confiné (7)


Certains s'inspirent des circonstances pour exprimer leur créativité.

vendredi 29 mai 2020

Bruxelles (dé)confiné (6)


Et vous pouvez commander à manger sur le net, et dîner en tête à tête via le net. 

Bruxelles (dé)confiné (5)


Des affiches, au beau graphisme créatif, nous invitent à faire des dons pour la bonne cause.

Bruxelles (dé)confiné (4)


Pendant dix semaines, à Avioth, je n'avais vu de telles scènes que sur le net. Et à présent, je suis dedans, dans ces scènes qui s'apparentent presque à de la science-fiction. 

Heureusement, les bus et les trams restent peu fréquentés. Rien à voir avec l'affluence, la surpopulation habituelles. Comment les gens se déplacent-ils, alors ? Les voitures sont moins nombreuses que de coutume.

Et après un trajet en bus ou en tram, enlever enfin le masque, respirer l'air frais, mettre un peu de gel hydroalcoolique sur les mains, au cas où on aurait touché une surface contaminée.

Bruxelles (dé)confiné (3)


Et pendant plusieurs semaines, le salut consistait à rester chez soi.

jeudi 28 mai 2020

Bruxelles dé(confiné) (2)


Partout, dans les abribus, on nous avertit, on nous conscientise.

Bruxelles (dé)confiné (1)


Petit à petit, en Belgique, en France, ça se déconfine. Pendant ces deux semaines bruxelloises, je me masque quand c'est requis.

Films vus (et recommandés)


J'étais donc parti, le 9 mars, pour Avioth avec l'idée d'y rester une semaine. J'y suis finalement resté dix semaines... mais heureusement j'avais emporté mon disque dur externe avec une bonne cargaison de films, de toutes époques, de tous les genres.

En bonne compagnie, ou seul, bien peinard, au salon, avec un feu de bûches et Pacha sur mes jambes, j'ai vu ou revu plein de films. Voici ceux que j'ai bien aimés :

"Au cul du loup" de Pierre Duculot (Belgique, 2011). Un attachant film franco-belge, où une jeune femme de Charleroi apprend qu'elle a hérité d'une vieille maison dans un coin perdu de Corse. Pressée de vendre, elle va aller voir la maison, dans un petit village montagnard, et sa vie bifurque.

"Padre padrone" de Paolo et Vittorio Taviani (Italie, 1977). Un classique. L'itinéraire exceptionnel d'un berger sarde, qui finit par échapper à sa condition et à l'autorité paternelle pour devenir linguiste.

"Huguette" d’Antoine Garceau (France, 2019). Un film très attachant sur la vieillesse, avec l'excellente Line Renaud.

"Jeunesses hitlériennes" de David Korn Brzoza (France, 2019). Un documentaire impressionnant sur l'embrigadement de la jeunesse sous le nazisme. Des images d'archives exceptionnelles, et des entretiens passionnants avec d'anciens membres des Jeunesses hitlériennes, aujourd'hui très âgés.

"La quatrième voie" de Gurvinder Singh (Inde, 2015). Un regard original sur le climat de tension et de peur qui régnait au début des années 80 au Pendjab, quand l'affrontement entre les militants sikhs et le gouvernement indien atteignait son paroxysme.

"Olli Mäki" de Juho Kuosmanen (Finlande, 2016). Basée sur une histoire vraie, l'heure de gloire, éphémère et illusoire, d'un jeune boxeur finlandais appelé à affronter un champion américain.

"Douleur et gloire" de Pedro Almodovar (Espagne, 2019). J'avoue que je connais mal les films d'Almodovar, que je supposais souvent trop flamboyants, mais ce film-ci m'a séduit et impressionné. Il est largement inspiré de la vie du cinéaste espagnol.

"Le trou" de Jacques Becker (France, 1960). Un film épuré, tendu, aride mais passionnant, sur une tentative d'évasion à la prison de la Santé.

"La mariée était en noir" de François Truffaut (France, 1967). Truffaut excelle ici dans une comédie policière noire. Une femme, dont le mari a été tué par accident, entreprend d'éliminer un à un les responsables de ce drame.

"Vivement dimanche" de François Truffaut (France, 1983). Une autre comédie policière réjouissante, avec Jean-Louis Trintignant et Fanny Ardant, excellents.

"La vie devant soi" de Moshe Mizrahi (France, 1977). Une très belle adaptation du livre d'Emile Ajar, alias Romain Gary.

"Réparer les vivants" de Katell Quillévéré (France, 2016). Un superbe hymne aux soignants. Un jeune homme meurt accidentellement, et son coeur permettra à une femme de survivre, de revivre.

"Les conquérantes" de Petra Volpe (Suisse, 2017). Un réjouissant et tonique film suisse-allemand. Au début de 1971, les Suisses - seulement les hommes - doivent se prononcer par référendum sur l'octroi du droit de vote aux femmes. On suit plusieurs femmes, au fil de leur prise de conscience et de leur engagement, dans le canton d'Appenzell-Rhodes intérieures, un des plus traditionnels et conservateurs du pays.

"Les heures sombres" de Joe Wright (GB, 2017). Un magnifique et convaincant film historique, qui montre comment Winston Churchill succéda à Neville Chamberlain en 1940, en voulant affronter l'Allemagne nazie, alors que d'autres, comme Lord Halifax, étaient favorables à un armistice. Gary Oldman est exceptionnel.

"Lincoln" de Steven Spielberg (USA, 2012). Nous sommes en 1865, la Guerre de Sécession va bientôt prendre fin. Certaines voix appellent à un compromis avec le Sud, à des accommodements, mais le président Lincoln mène une lutte parlementaire résolue pour imposer définitivement l'abolition de l'esclavage.

"Un soir après la guerre" de Rithy Panh (Cambodge/France, 1997). Nous sommes après la fin de la guerre civile au Cambodge, vers 1992. Les Khmers Rouges ont été définitivement mis hors d'état de nuire. Le pays revit. Une relation improbable naît entre un soldat démobilisé et une entraîneuse. 

"Trois jours à Quiberon" de Emily Atef (Allemagne, 2018). Pendant trois jours, dans un centre de thalassothérapie à Quiberon, Romy Schneider accorde une interview à deux journalistes de "Stern". Elle est en pleine dérive, attachante, et se livre comme jamais.

"Thalasso" de Guillaume Nicloux (France, 2019). C'est un peu la suite de "L'enlèvement de Michel Houellebecq", du même réalisateur. Houellebecq, qui joue son propre rôle, est en cure de thalasso et rencontre Gérard Depardieu. Foutraque, déjanté à souhait.

"Une chambre en ville" de Jacques Demy (France, 1982). Il faut évidemment aimer les films musicaux de Jacques Demy ("Les parapluies de Cherbourg", "Les demoiselles de Rochefort"), mais quand on joue le jeu, quand on y plonge, c'est brillant, très attachant. Un amour entre une jeune bourgeoise et un ouvrier des chantiers navals, à Nantes.

"Mi piace lavorare" de Francesca Comencini (Italie, 2003). La descente aux enfers d'une cadre d'entreprise, soumise à un harcèlement professionnel destiné à la marginaliser, à la pousser à la démission.

"Rosa Luxemburg" de Margarethe von Trotta (Allemagne, 1985). Une biographie convaincante de la révolutionnaire juive polonaise, avec l'excellente Barbara Sukowa.

"Jamais le dimanche" de Jules Dassin (USA/Grèce, 1960). Une prostituée indépendante, au Pirée, résiste aux tentatives d'un jeune Anglais de lui faire regagner le "droit chemin" et de l'instruire. Avec Melina Mercouri.

dimanche 24 mai 2020

Livres lus (et recommandés)


J'étais arrivé le 9 mars à Avioth, dans la maison communautaire où je passe la moitié de mon temps. La pandémie de Covid19 commençait à peine ses frémissements et ne laissait pas entrevoir le déferlement qui allait survenir. Moins d'une semaine après mon arrivée, les plans sanitaires d'urgence furent mis en place par les gouvernements belge et français. Nous restâmes à neuf (puis huit, après une dizaine de jours) dans les lieux, qui devinrent une grande maison confinée (chambres dans ladite maison, cabanes équipées, studio, yourte...), avec un grand potager / jardin, un village et la campagne proches. Dès le début, j'ai décidé de rester là. Nous y sommes restés, presque tous, jusqu'au début du déconfinement.

Il y a eu des hauts et des bas, il y a eu des tensions certains jours, mais dans l'ensemble, ce furent dix semaines apaisantes, sécurisantes, calmes ou joyeuses. 

J'ai bien sûr mis à profit ces 70 jours pour lire, lire, lire ! Des livres que j'avais apporté avec moi, et d'autres que j'ai commandés au fur et à mesure, sur le net. Les voici :


"Terres de sang", de Timothy Snyder : une passionnante analyse historique des années 1932-1945 dans les immenses territoires situés entre l'Allemagne et la Russie (Pologne, Ukraine, Pays Baltes, Biélorussie), sous l'angle des déportations, purges et massacres de masse perpétrés par l'Union soviétique stalinienne et l'Allemagne nazie.

"La traversée de Pyongyang", de Marc Nexon : l'auteur, journaliste au "Point", a réussi à s'inscrire au marathon de Pyongyang. Cela lui a permis quelques échappées, quelques découvertes inattendues sur la vie dans la capitale nord-coréenne.

"L'opium des imbéciles", de Rudy Reichstadt : un essai remarquable sur les conspirationnistes et autres complotistes qui ont un boulevard devant eux, avec les réseaux sociaux.

"Quantox", de Richard Monvoisin : un petit livre qui dit exactement ce qu'est la mécanique quantique... et qui dit bien ce qu'elle n'est pas, alors qu'elle est détournée et utilisée, de manière fallacieuse, par les tenants des pseudo-sciences, des médecines "alternatives" et du New Age.

"Mani", de Patrick Leigh Fermor : après avoir lu "Dans la nuit et le vent" (la traversée de l'auteur, encore très jeune, de l'Europe dans les années trente), puis "Roumeli" (chroniques de voyage et essai historique sur la Grèce du nord), j'ai lu avec délices ce livre, où l'auteur, accompagné de sa femme Joan, parcourt en profondeur (dans les années 50) la presqu'île du Magne, dans le sud du Péloponnèse. Magnifique.

"Les services compétents", de Iegor Gran : l'auteur, né en 1964 à Moscou, relate de manière romancée les persécutions dont a été victime son père, l'intellectuel André Siniavski, de la part du KGB. 

"Donbass", de Benoît Vitkine : il s'agit d'un thriller policier et politique à la fois, écrit par un ancien correspondant du "Monde" à Moscou. Nous sommes dans le Donbass, dans une petite ville située du côté ukrainien du front, près des territoires contrôlés par les séparatistes pro-russes. Des crimes affreux sont commis, et un commissaire ukrainien plonge dans les zones troubles de la région pour élucider le mystère. On comprend bien la cruauté et l'absurdité de ce conflit, qui dure depuis 2014.

"L'ambition", de Iegor Gran : comme j'avais déjà lu quelques livres de Iegor Gran ("O.N.G.", "L'écologie en bas de chez moi" et donc "Les services compétents"), je me suis mis à en lire d'autres. Celui-ci, qui croque avec férocité les différents types d'ambition sociale, est absolument hilarant.

"Lettre aux mangeurs de viande et qui veulent le rester sans culpabiliser", de Paul Ariès : à l'heure où les végétariens, et encore plus les vegans nous cassent les pieds, ce petit essai, polémique mais très bien documenté, analyse en particulier la sphère du véganisme, où le totalitarisme affleure. L'auteur plaide par ailleurs pour un élevage paysan, respectueux du bétail et des consommateurs.

"Lisières", de Kapka Kassabova : l'auteure, une Bulgare née en 1973, se souvient des zones frontières de son pays, en particulier du côté de la Grèce et de la Turquie, qui faisaient partie du Rideau de Fer. Elle y est retournée, explorant en profondeur ces confins, non seulement du côté bulgare, mais aussi grec et turc. Un livre très prenant.

lundi 18 mai 2020

Musée des sciences naturelles (25)


Le musée a été entièrement rénové, transformé, il y a quelques années. A part la section des iguanodons, cela lui a fait perdre beaucoup de poésie. On voit des équipements lisses, à prétention pédagogique, mais qui font souvent penser à des jeux d'enfants.

Musée des sciences naturelles (24)


Un beau poisson fossilisé, dans sa gangue de pierre.


Me revoici, après 70 jours à Avioth. La maison communautaire où je séjourne a jugé bon, après la fin progressive du confinement, de demander aux résidents (en tout cas ceux qui ont un domicile ailleurs) de partir un temps pour laisser éventuellement la place à d'autres.

Je resterai donc deux semaines dans un Bruxelles assez étrange, calme, peuplé de gens souvent masqués, alors que le Coronavirus rôde encore pour un certain temps. J'ai déjà prévu de repartir à Avioth au plus tard le 1er juin.